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l'Observatoire du droit à l'alimentation et à la nutrition 2015

La nutrition des peuples n’est pas un business


Communément désigné sous le nom d’« emprise des entreprises », le contrôle croissant des entreprises sur les ressources et les systèmes, les institutions, les espaces d’action politique et les structures de gouvernance liés à l’alimentation, expose les droits humains à des risques importants. Des Amériques à l’Asie, la planète entière est témoin de cette réalité, notamment depuis la crise alimentaire qui a ébranlé le monde en 2008. Il est clair que le modèle économique actuel ne peut pas garantir les conditions permettant aux gouvernements nationaux de remplir leurs obligations vis-à-vis des droits humains, y compris au regard du droit à une alimentation adéquate et à la nutrition.

Les approches suivant le modèle défini par les entreprises ont entraîné une séparation artificielle de la nutrition et des systèmes alimentaires durables, aboutissant à la formulation de solutions verticales, techniques et axées sur les produits, qui font fi des déterminants sociaux, économiques, politiques, culturels, environnementaux et liés à la santé. Dans un monde où des centaines de millions de personnes sont sous-alimentées tandis qu’un demi-milliard d’individus souffre d’obésité, les communautés, à l’échelle de la planète, jugent essentiel d’empêcher cette prise de contrôle des entreprises. La souveraineté nutritionnelle des peuples et les principes fondamentaux des droits humains sont des piliers inaliénables pour combattre l’iniquité, l’oppression et la discrimination ; par ailleurs, la démocratisation des sociétés à l’échelle nationale et internationale apparaît comme cruciale. L’édition 2015 de l’Observatoire du droit à l’alimentation et à la nutrition place la nutrition sous le feu des projecteurs et met au jour les répercussions des activités des entreprises sur les moyens d’existence des peuples. Le concept de nutrition est évalué sous l’angle des droits humains, en dépassant la simple mesure des nutriments contenus dans l’alimentation et le corps humain pour considérer le contexte socioéconomique et culturel dans lequel les êtres humains se nourrissent.

« La nutrition des peuples n’est pas un business » présente les différentes conceptions de la nutrition, les causes de la malnutrition et les réponses politiques (ciblant bien souvent les femmes de façon disproportionnée), qui s’affrontent dans la sphère publique, mais également dans les coulisses. Cette édition de l’Observatoire dévoile les abus commis par les entreprises et l’impunité dont elles jouissent d’une manière généralisée. Elle propose également des recommandations à l’intention des États, afin de prévenir et de sanctionner les initiatives entravant l’exercice du droit à une alimentation adéquate et à la nutrition.